4.D. Conclusion sur les expériences de Lunéville :
Les exemples développés servent d’appui à la démonstration de la thèse. Ils relèvent d’un choix parmi beaucoup d’autres exemples. Volontairement ont été choisis des exemples modestes pour montrer comment dans l’expérience ordinaire « on conjugue les cinq réalités d’expérience principales sans le savoir ». La structure de l’expérience est la même pour tous les exemples. Il peut même y avoir emboîtement des expériences, comme des gouttes d’eau se mêlent entre elles pour former des gouttes plus importantes. Les « fiches d’expériences » auraient pu être étendues au Pays Lunévillois, nommé IDEAL puis ADPL, et dirigé de 1995 à 2004 par François Roblin, avant de passer d’une forme de démocratie participative à une démocratie représentative plus classique. D’autres territoires auraient pu être choisis : ils seront l’objet de prolongement de la thèse.
Cette approche a l’intérêt de porter l’attention sur la valorisation d’un projet. La demande des élus est régulièrement interprétée en termes de contraintes techniques, et les solutions proposées sont techniques. L’absence d’interlocuteurs au moment de la conception (habitants, usagers, ou partenaires de la ville) permet d’éluder la réflexion en terme d’usage, de convivialité, d’environnement, de qualité urbaine . Sans réflexion spécifique sur la vision du projet, la technique devient un ensemble de procédés plaqués, et non plus des moyens au service de la création d’espaces urbains de qualité.
L’analyse de chacun des projets n’épuise pas l’expérience, mais elle en décrit et confirme les 5 éléments essentiels : l’objectivation d‘entités tant « matérielles » qu’« idéelles », les potentialités (ou possibilités), les propositions (ou projets, objectifs), et la réalisation : l’arrivée à satisfaction des propositions, le tout appréhendé avec des valeurs fondamentales qui imprègnent l’action.
Le chapitre qui va suivre tente de rendre compte de l’expérience du Groupe de Travail des ingénieurs territoriaux de l’Est de la France, expériences vécues entre 1998 et 2004. C’est au cœur de cette expérience qu’on été rassemblés les matériaux pour la présente thèse. Les chapitres 1 à 4 étaient dans un ordre d’exposition. Dans le chapitre 5, on entre dans l’ordre du vécu chronologique, c’est à dire un ordre où se retrouvent d’abord ceux qui l’on vécu. La perspective est de restituer le mouvement de la recherche, pour en partager les étapes. Le réel est toujours plus enchevêtré que les notions qu’on en tire …