3.A. P.R.H.

3.A. L’expérience au niveau de l’homme : L’outil pédagogique de Personnalité et Relations Humaines (PRH)

Toute démarche de recherche présuppose une anthropologie. Et pour être scientifique, le présupposé anthropologique se doit d’être précisé. L’anthropologie présupposée par la présente thèse sera celle de PRH [1] qui a plus de 260 formateurs à travers le monde. Les apports théoriques viennent aujourd’hui surtout des universités canadiennes. La principale justification de la référence à PRH est mon expérience propre : cet organisme a fortement contribué à ma formation initiale d’ingénieur territorial dans les années 1990 à 1993, financée par le CNFPT et l’employeur, la Ville de Soissons. D’autre part, il est l’organisme d’où a émergé la Fondation Hommes Femmes dans la Cité (chapitre suivant). De façon étonnante, le schéma de base peut illustrer cette approche d’une façon différente et à la fois fidèle, nous semble-t-il, au contenu.

Le CNFPT rappelle dans ses formations l’adage de Socrate « Connais-toi toi même ». PRH est une des solutions possibles. Chacun pourra faire la démarche de confrontation avec sa propre approche anthropologique.

L’école PRH a développé à partir de l’expérience personnelle ordinaire et des sensations de tous les jours un outil de croissance de la personne dans toutes ses dimensions. André Rochais, le fondateur, 〈79〉 a développé en collégialité avec les formateurs une approche d’analyse des sensations sur la base sur l’approche du psychologue Carl Rogers.

L’anthopologie PRH distingue 5 instances : l’être, le moi-je, le corps, la sensibilité et la conscience profonde. Chaque instance peut fonctionner comme un centre autonome, c’est à dire sans qu’il y ait forcément accord avec les autres instances [2]. Ce sont les lieux de la personne où « fonctionnent l’intelligence, la liberté, la volonté et dont le rôle est de gouverner la personne en fonction de la croissance de son être et de son harmonie globale » [3]. Il pourrait paraître contradictoire de dire que chaque instance peut fonctionner de manière autonome, alors que le but de l’instance du « moi-je » est de gouverner la personne en fonction de son harmonie globale. En approfondissant, on pourrait dire que l’unité intérieure n’est jamais acquise, et des instances peuvent être éludées, « court-circuitées » et donc absentes dans la décision finale. C’est souvent le cas pour la conscience profonde, qui demande un effort particulier. Dans le quotidien ordinaire, les actes peuvent être répétitifs et sans nouveauté. Ils peuvent aussi introduire de la nouveauté en faisant confiance aux intuitions de l’être, et en vérifiant au niveau du « moi-je » leur pertinence, en référence à la conscience profonde d’un côté, et à l’environnement de l’autre. La conscience profonde est le lieu de l’unité intérieure, qui conjugue l’identité et la diversité. Cela sera précisé en partie II dans les termes de la pensée organique.

Nous notons l’utilisation des notions de potentialité et d’actualisation dans les explications du dynamisme de la personne: « Derrière les aspirations, il y a les potentialités constitutives de l’être qui cherchent à s’actualiser » (p.71) « L’action est aussi un révélateur précieux de l’identité profonde d’une personne (…). Cela permet d’identifier les potentialités de l’être qui s’actualisent 〈80〉 déjà ». Ces notions sont quasi-organiques, et seraient également retrouvées également en partie II.

La confrontation avec le schéma de questionnement aboutit au schéma suivant :

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Figure 3‑2 : L’approche PRH (Personnalité et relations humaines) décrite dans La personne et sa croissance : fondements anthropologiques et psychologiques de la formation PRH

PRH peut contribuer à une nouvelle approche scientifique du monde, en y reconnaissant une ontologie organique. Même l’étude des thromboses veineuses cérébrales (S.Maillard, 1990) pourra se trouver profondément renouvelée, par le chemin Vers le concret (J. Wahl, 1932, 2004).

PRH a ouvert la voie à une réflexion plus large en termes de société et d’évolution de la société. Celle-ci est en liaison directe avec l’aménagement/ménagement des territoires que nous habitons, 〈81〉 investissons. Ce schéma a conduit progressivement l’association « Hommes Femmes dans la Cité » à sa propre formulation dans laquelle on retrouve la dynamique de base. Elle est présenté dans la section qui suit.

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Notes :

[1] http://www.prh-france.fr/homepage.php[2] PRH, La personne et sa croissance, fondements anthropologiques de la formation PRH, Ouvrage collectif réalisé par PRH -International, 1997, Glossaire , p.290
http://www.prh-international.org/fr/la-personne-et-sa-croissance
http://www.prh-international.org/fr/la-personne-en-ordre
http://www.prh-international.org/fr/l-etre
http://www.prh-international.org/fr/le-moi-je
http://www.prh-international.org/fr/le-corps
http://www.prh-international.org/fr/la-sensibilite
http://www.prh-international.org/fr/la-conscience-profonde
[3] idib, p.291