13.B-C. Frontière & centre

〈373〉 (…)

3.B. Approfondissement de la notion de frontière et de centre avec Mircéa Eliade ; Importance pour une approche pratique des régions conviviales de l’Europe et du monde

L’enquête de Régis Debray avait commencé dès sa Critique de la raison politique en 1981. Il y décrit le « principe d’inscription » [1], le principe d’incomplétude. Il résume ce dernier par l’expression « Clos, donc ouvert » [2]. Edgar Morin développe le principe d’incomplétude avec les mêmes accents (et tous les prolongements scientifiques) dans La Méthode. 4. Les Idées  [3]. Son propos est bien connu, aussi, des anthropologues. Mircéa Eliade a ainsi depuis 1957 expliqué dans Le sacré et le profane le lien entre chaos et cosmos « toute construction ou fabrication a comme modèle exemplaire la cosmologie » [4], aussi bien dans les sociétés traditionnelles que modernes. « C’est cela que tu n’as pas pensé qui se vengera de toi » [5] exprime Régis Debray. Mircea Eliade explique dès 1957 « qu’en d’autres termes, l’homme profane, qu’il le veuille ou non, conserve encore les traces du comportement de l’homme religieux, mais expurgé des significations religieuses. Quoiqu’il en fasse, il est un héritier (…) La majorité des « sans religion » se comportent encore religieusement, à leur insu » [6]. Il suffit pour s’en persuader de consulter toute l’œuvre de Gilbert Rist, Directeur de l’Institut Universitaire d’Études du Développement (IUED) à Genève [7], où il travaille à une anthropologie de la modernité qui fait apparaître la société occidentale comme étant aussi traditionnelle que les autres. Il étaye ainsi, de façon fort documentée et avec une grande finesse d’analyse le propos de Mircea Eliade, assumé en synthèse par R. Debray.

〈375〉 Ceci induit pour la présente thèse une méthode spécifique d’approche des frontières et des centres des sociétés régionales émergentes. Chaque société régionale a un centre et une périphérie. Le centre peut être en adéquation avec le site et ses potentialités, ou non. Quatre cas sont possibles :

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Figure 13‑5 : Tableau de l’adéquation des centres et frontières des régions conviviales : potentialités réelles, hybrides ou pures.

La pertinence de cette analyse s’appuie sur l’approche d’un territoire composé d’un centre (une référence transcendante) et d’une frontière (séparation d’un dedans et d’un dehors, pour gérer des flux). Centre et frontière sont inséparables dans l’analyse. Ils se réfèrent tous deux à un peuple ou à une nation composée d’un ou plusieurs peuples. Les États adéquats sont en principe des structures de gestion des nations. Pour développer la mondialisation (objectif prioritaire de la politique d’intégration européenne) a été mis au point le SDEC [8]. L’économie est le premier but : « l’UE évoluera ainsi progressivement d’une Union économique vers une Union environnementale et à l’avenir vers une Union intégrant la dimension sociale, tout en sauvegardant la diversité régionale. [9] ». Pour éviter les « obstacles » des États, l’insistance est mise sur les régions. De fait, c’est redonner aux territoires leur importance. Mais l’absence de politique spécifique pour les régions en terme de société ne permet pas aux frontières (anciennes ou nouvelles) de jouer leur double rôle : faciliter les flux et promouvoir dans le même temps un renforcement équilibré des 〈376〉 sociétés. Cette approche est développée en partie III, chap. B.14.C.3. pour la région « Entre Vosges et Ardennes ».

Cette approche ne peut être qu’une introduction : centre et frontière sont les symboles d’une approche intuitive des territoires. Ces symboles ont été finement analysés par Stéphane Rosière [10]. Ils sont liés à la société plus qu’à l’économie, comme le montre leur utilisation politique. Ils sont à la fois le signe d’une permanence (ce qui ne passe pas) et du changement (ce qui passe). Leur conception oscille ainsi entre une vision purement administrative et une vision sous l’angle d’une meilleure gouvernance. L’approche développée ici est celle d’une meilleure gouvernance qu’une administration vient, ultérieurement, appuyer (conjugaison de la permanence et du changement). Les quatre notions d’analyse constitutives des sociétés personnelles sont l’héritage, l’émergence (les flux), la transmission et l’histoire. Beaucoup d’analyses de potentialités se font essentiellement en terme de flux : étude d’infrastructures -mobilité/intermodalité/interopérabilité-, études de perméabilité/fluidité de frontières, coopérations interrégionales, échanges économiques entre région -sans intervention des Etats-, etc. Ces études ne prennent en compte qu’un seul des quatre critères d’une société. Ainsi, beaucoup d’Eurorégions développent des programmes dans ce sens : l’Eurorégion Barcelone-Aragon-Midi-Pyrénées-Languedoc est un exemple [11]. Pourtant, sans être clairement identifié en tant que tel, un projet de société est énoncé : consolider l’autonomie des collectivités territoriales [12]. Ainsi, on observe que la volonté est de protéger les frontières d’un point de vue sociétal, et de les ouvrir d’un point de vue économique. La même observation peut être établie à propos de beaucoup de programmes « Interreg ». Le débat gagnera en clarté quand ces distinctions seront faites. Au lieu de miser sur un affaiblissement des sociétés pour faciliter les flux (baisse de charges sociales, réduction de la solidarité nationale [13], etc.), il serait possible simultanément (à tout le moins clairement envisagé) de consolider les sociétés et d’améliorer les 〈377〉 échanges. Dans tous les cas, la dimension territoriale est forte, tant pour la société que pour les échanges. La région conviviale peut être le lieu de débats, de confrontations et de propositions dans ce sens.

Seule la population locale, quand elle existe (allusion aux vastes contrées non habitées d’Australie, ou de Sibérie) ou la nation responsable du territoire, peut se prononcer sur l’adéquation ou non du centre et de la frontière. Par exemple, au sein du peuple slovaque sont faites des propositions pour déplacer la capitale de Slovaquie de Bratislava à Zvolen. En effet, Bratislava, à l’extrême ouest du Pays ne dessert pas au mieux la population. D’autres pays tels que le Kazakstan (Asthana à la place d’Almaty en 1997) ont changé de capitale pour servir le pays de façon plus efficace.

Tous ces exemples montrent que nous sommes ici bien loin de la notion de frontière et de centre sur une base purement administrative et politique. Cette approche se détache aussi « d’une vision purement géographique qui consiste à définir le territoire comme un espace approprié par une communauté ». Le territoire est « un système complexe de relations et d’échanges », le carrefour de relations de nature variées », « terreau de nouvelles pratiques, lieu privilégié de l’invention d’alternatives de développement, espace d’expérimentation » [14]. La frontière se caractérise par sa perméabilité, et le centre par son ouverture. Max Sorre dans son ouvrage Les fondements de la géographie humaine, (1952, t.III, p.228) exprime « Il y a un lien étroit entre ces deux organes de la vie politique : la frontière et la capitale ». Dans tous les cas, en référence à l’homme, frontière et centre de référence caractérisent un territoire, et sont signes de l’inscription de l’homme sur une terre, sa géographicité (pour reprendre l’expression d’Eric Dardel [15]).

13.B.1. Frontière et centre d’une région conviviale

A l’examen pratique des régions d’Europe, tantôt beaucoup plus petites tantôt beaucoup plus grandes que la notion indicative de région conviviale, il s’avère utile de proposer une analyse en six types de régions potentielles, suivant le tableau synthétique suivant : 〈378〉

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Figure 13‑6 : Frontière et centre d’une région : typologie des potentialités régionales.

Une carte de propositions pour une Europe des régions, et la mise en œuvre établie d’une typologie des centres et frontières selon cette légende, est réalisée au chapitre 15.C.

Il convient de noter que la notion de frontière fait appel à une approche globale en terme de site urbain (Twitchett) et de gouvernance (Calame). L’approche combine la pertinence relationnelle et la pertinence écologique. Pierre Calame insiste beaucoup sur la nécessité de réaliser des statistiques sur les territoires, pour renouer la tradition perdue avec la modernité de « penser avec les pieds ». Cette démarche de recherche statistique pour connaître les flux de toutes sortes suppose la délimitation d’un « dedans » et d’un dehors ». Le meilleur exemple est celui de la membrane d’une cellule. Il ne s’agit pas de « bloquer » les flux, il s’agit de les connaître, d’en prendre conscience, d’en élaborer une connaissance pour pouvoir agir en conséquence. Seul cet effort de pensée doit permettre de conjuguer mondialisme et mondialisation.

Peut-être faut-il changer le terme de frontière et en proposer un autre ? En effet, le même mot sert à caractériser un mouvement de fermeture des frontières, pouvant aller jusqu’à l’établissement de murs (murs entre Israéliens et Palestiniens, entre les USA et le Mexique, entre Indiens et Pakistanais, …).

Il s’agit d’une véritable remise en question : on sort du concept vidalien, pour des réalités géopolitiques et des entités processuelles. On donne de l’importance aux pouvoirs, aux capacités d’intervention quant à l’aménagement, à la mobilité, aux flux et à l’attraction. La région est un espace de potentialité : on retrouve ici l’ancienne notion de puissance, au sens de « capacité d’agir 〈379〉 et de réaliser une politique) qui tend à disparaître de nos manuels de géographie. La notion de potentialité a été développée dans le chapitre 11. Ce chapitre a montré que les objets géographiques sont les potentialités pures, hybrides et réelles. La rubrique qui suit cherche à l’appliquer à la géographie, et à réhabiliter l’ancienne notion de puissance, liée à la potentialité.

13.B.2. Apport des notions de potentialité pure, hybride et réelle (voir le chapitre 11) à la notion géographique de puissance

Jean-Pierre Renard a constaté la disparition (ou un traitement humoristique [16]) de la notion de puissance dans les principaux dictionnaires de géographie (notamment le DGES), sauf celui d’Yves Lacoste. J-P.Renard définit la puissance comme «  un phénomène qui se mesure en fonction de potentialités territoriales internes et de la capacité à se projeter à l’extérieur de ce territoire, à des distances de plus en plus grandes (élément de la hiérarchie des puissances) » [17]. La notion de puissance fait clairement référence à celle de potentialité interne et externe (analyse génétique et analyse morphologique). Dans le détail de sa définition [18], on reconnaît sans peine toutes les déclinaisons de la potentialité pure, hybride et réelle, ainsi que leurs articulations.

Ceci n’est pas étonnant. Comme le souligne William Twitchett en partie B1.2 de sa thèse, le lien fait d’ailleurs partie de la définition du mot potentialité dans le simple Larousse. La potentialité est le « Caractère de ce qui existe en puissance ». Le Littré indique : « Qualité de ce qui est potentiel, en puissance ». Un lien peut aussi être fait avec la notion de puissance chez Locke, qui exprime selon Whitehead la capacité auto-créatrice de l’entité-actuelle (au niveau microscopique), donc des nexus et des sociétés dont ils sont formés (au niveau macroscopique). 〈380〉

Pour la présente thèse, la puissance existe lorsque toutes les potentialités, pures, hybrides et réelles sont mobilisées et mises en œuvre. Nous verrons plus loin comment la région conviviale semble être l’échelle de la plus grande puissance, au sens de la conjugaison des potentialités (pures, hybrides, réelles) pour une efficacité de la transformation des territoires.

13.B.3. Centres et périphéries : vers une nouvelle approche des territoires qui conjugue les deux approches

La proposition faite en partie II d’un nouveau mode de pensée en terme de potentialité pure, potentialité hybride et potentialité réelle (nexus et sociétés) prend ici toute son importance. Il était important de fonder ces concepts pour permettre des applications dans le domaine de la géographie fondamentale -prospective & modélisation- (potentialité pure), de la géographie aménagement (potentialité hybride) et géographie analytique (potentialité réelle) : les statistiques n’existent pas encore (ou existent dans un ordre dispersé, sans liaisons entre elles). Les nombreux travaux sur la définition des villes, agglomérations, unités urbaines, aires urbaines, métropole, mégalopoles, villes mondiales, … témoignent d’une grande confusion des relations entre ces notions. La connexion aux travaux géographiques régionaux des géographes n’est pas faite, comme le souligne Ph. Pinchemel. Le travail qui suit tente de poser le cadre général d’une réflexion pour l’aménagement de la planète en régions conviviales. La notion de convivialité est prise méthodologiquement au même sens que la notion d’inégalité pour Alain Reynaud. Les cartes ne peuvent rendre compte du phénomène urbain que par des indications de densité [19] et l’indication de quelques centres importants. Mais ces indications ne suffisent plus : à quel territoire se reporte le phénomène de densité ? Quelle est la taille de l’agglomération pour la calculer ? Le plus souvent, les indications sont vagues, ou quand elle ne le sont pas, elles ont des découpages arbitraires avec les communes urbaines voisines et perdent de leur pertinence. François Moriconi-Ebrard a donné depuis les années 1990 un fondement scientifique à la notion d’agglomération morphologique. Désormais, c’est au fondement scientifique de la notion de région morphologique qu’il convient de travailler pour rendre compte des phénomènes observés sur les territoires. 〈381〉

13.B.4. Comment éviter le piège du concret mal placé :

Les propos qui précèdent sur la frontière et le centre sont essentiels pour pouvoir revenir au sens concret d’une frontière et d’un centre, en terme de société, et non uniquement en terme économique de création d’activités et d’écoulement des marchandises.

Pour éviter le piège du concret mal placé [20] (prendre l’abstrait pour le concret), il convient de faire référence aux phases du procès génétique. Cela conduit à

  • (ap)préhender les faits dans leur complexité (passé/présent/avenir) en prenant en compte autant que possible tant la causalité efficiente (les relations internes) que la causalité « externe ».
  • observer les entités dans leur procès de devenir, c’est-à-dire en configuration de devenir. Les data préhendés, qui sont des êtres déterminés, doivent être saisis dans les différentes composantes de leur détermination (objets persistants et objets éternels), sachant que les relations internes sont asymétriques [21].
  • porter l’observation sur
    • le sujet préhendant (l’universitaire, l’urbaniste ou l’ingénieur territorial, …) qui a sa propre visée subjective (qui peut avoir plusieurs facettes) et ses pensées désirantes (son objectif)
    • l’objet (datum, …) préhendé avec ses caractéristiques, ses déterminations et son propre procès de concrescence
  • prêter attention à la manière dont est menée la recherche (la forme subjective)
  • exemplifier les catégories de l’explication en vue d’une application, ou à l’inverse, d’une modification du schème (absence de dogmatisme). Il est donc important de bien définir « l’objet » de la recherche, et l’ensemble des liens qui sont concernés en première approche, dans une vision dynamique et évolutive. « Les objets sont des facteurs de l’expérience qui fonctionnent en sorte d’exprimer que cette occasion prend naissance en incluant un univers 〈382〉 transcendant d’autres choses. (…) la conscience est l’accent mis sur une sélection de ces objets »[22].

Toute la géographie prospective, la géopolitique et la géohistoire disent cela à leur manière, en constatant que l’inclusion des acteurs dans le propre procès de devenir des territoires considérés est un facteur déterminant de la réussite de la démarche. Pourquoi ? Il n’y a plus un changement qui est imposé de l’extérieur, mais avec la prise en main sur place, directement, de tous les composants, on peut espérer que les changements naissent de l’intérieur et que les propositions souhaitables soient décidées et mises en oeuvre.

13.C. Autres notions géographiques : l’espace, le temps, la communauté, le territoire, le paysage

Il a été étudié dans le cadre de la présente thèse les notions d’espace, de temps, de communauté, (Patrie / Nation / Régime / État ; Individu / Sujet / Acteur / Personne), de territoire, et de paysage [23]. Pour des raisons de volume, les 17 pages d’analyse ont été placées en annexe dans un dossier de « textes complémentaires ». Le principal apport de ce texte complémentaire placé en annexe est de montrer comment les distinctions entre les multiplicités, les nexus et les sociétés se retrouvent entre les notions d’individu, de sujet, d’acteur et de personne  selon les définitions d’Emmanuel Mounier, auteur du personnalisme communautaire [24].

(…) 〈383〉

_______________________________________________________
Notes :

[1] Debray (1981), pages 386 à 392. Il exprime que « L’espace est la dimension caractéristique de l’ordre politique. Le temps, celle de l’être vivant. Ces deux propositions sont liées, car la première est la conséquence de la seconde ».
[2] Debray (1981), Chapitre I, page 255. La section « Clos, donc ouvert » est pages 257 à 263.
[3] Edgar Morin, La Méthode. 4. Les Idées. Leur habitat, leur vie, leurs mœurs, leur organisation, Paris Seuil, 1991, 262p. Voir page 185 à 209, avec un résumé abrégé p.242 l’incomplétude logique ; le théorème prononcé par Kurt Gödel en 1931(le texte du théorème est p.105-142 de l’ouvrage Le théorème de Gödel de Nagel (E.), Newmann (J.R.), Girard (J.Y.), Paris, Ed. du Seuil, 1989) ; Chacun connaît le paradoxe des Crétois. Si un Crétois dit : tous les Crétois sont menteurs », que doit-on en déduire ? (p.185). Edgar Morin dégage page 242 un principe d’incertitude anthropologique/sociologique/noologique/logique/rationnel. L’ensemble des propos qui suivent pourraient être exposés suivant le schéma de concrescence. Mais ce serait une autre thèse : Edgar Morin y détaille de fait chacune des relations du schème organique …
[4] Mircea Eliade, Le sacré et le profane, Folio, Essai n°82, 1957, page 45b.
[5] Debray (1981), 423a.
[6] Eliade (1957), p.173a&b.
[7] Gilbert Rist, Le développement. Histoire d’une croyance occidentale, Paris, Presses de Sciences-Po, 1996.
[8] Schéma de Développement de l’Espace Européen, présenté pour la période 1999-2006 Le document se trouve sur le serveur http://euroe.eu.int/ ou sur le site d’inforegio http://inforegio.cec.eu.int/
[9] SDEC (1999), page 11
[10] Stéphane Rosière, Géographie politique et Géopolitique, : une grammaire de l’espace politique, Ellipses, 203, p.259 et suiv.
[11] Voir le dossier complet en annexe12 de l’annexe informatique, à l’adresse suivante : Annexe12-Region-Conviviale-Ville&Territoire\D2_Europe\D2-Barcelone-Catalogne.
[12] Voir le Monde Diplomatique de décembre 2007 et le dossier spécial : « Catalogne : Indépendance ou autonomie ? » de 4p.
[13] Stéphane Rosière explique que « de nombreux acteurs contemporains considèrent que les charges qu’induit la solidarité nationale (sécurité sociale, impôts, redistribution des richesses) obèrent leur développement économique plus qu’il ne le stimule, ou leur est tout simplement insupportable au nom d’un égoïsme qui ne se cache plus. » ibid, 2003, p.299e.
[14] Pierre Calame, Fiches de notion « territoire », www.fph.fr, article 1, alinéa c.
[15] Erice Dardel, L’homme et la terre, ECTHS, 1990 (1952), p.2a.
[16] Jean-Pierre Renard note « Terme présent dans « les Mots de la géographie, dictionnaire critique », sous la direction de Roger Brunet en 1992, mais une définition rapidement expédiée, voire ironique, voir page 408. « en géographie synonyme d’Etat…ne s’emploie guère que pour les forts…apparaît déjà dérisoire quand on parle des puissances moyennes et ridicule pour les petites ».
[17] Extraits de la conférence sur « La notion de Puissance, réflexion géographique » le vendredi 25 mars 2005 par Jean-Pierre Renard, Professeur des Universités en géographie, Université d’Artois, Directeur de l’Équipe d’Accueil « Dynamique des Réseaux et des Territoires ».
Le texte complet se trouve sur http://www5.ac-lille.fr/~heg/spip.php?article43
[18] Sa définition est la suivante : « une puissance fait rêver : elle mobilise, fait adhérer, intègre, fait évoluer…le thème de la cohésion interne, de la projection dans l’avenir et l’espace extérieur ; une puissance engendre l’innovation y compris culturelle. …la cohésion intérieure passe aussi par la maîtrise du territoire, son aménagement (voies de communications, réseau de télécommunications, connectivité entre les lieux, absence d’enclaves ou d’angles-morts…). …une participation décisive à la mondialisation (flux financiers, commerciaux, humains…) et à la globalisation (contraction spatio-temporelle du monde) : la puissance, un territoire par lequel passent en temps réel, les informations couvrant le monde. … les critères constitutifs d’une grande puissance mondiale sont multiples et interconnectés, appliqués à des échelles différentes : lieux marqueurs de puissance, maîtrise des espaces régionaux, contrôle et cohésion du territoire national, rayonnement international et nœud de la globalisation. »
[19] Voir par exemple dans l’Atlas des bassins versants du monde, placés intégralement en annexe informatique n°10, à l’adresse suivante : Annexe10-Planete\00_Monde-Bassins-Versants\Atlas-Bassins-Versants-Monde.
[20] D’autres exemples peuvent être cités, comme le mythe d’une science sans mythe (Serres, 2003), ou du développement par la mondialisation (Passet, 2001)
[21] Ford, EMW 40-44
[22] W, IS, 227, p.286
[23]Le fichier est intitulé 03-PartieIII_NotionsGeographiques-EspaceTempsCommunauteTerritoirePaysagé.doc . Il est présenté en annexe informatique, et le chemin d’accès est le suivant : 00_Annexes\Annexe00_Textes-Complementaires\03-PartieIII_NotionsGeographiques-EspaceTempsCommunauteTerritoirePaysagé́.doc
[24] Emmanuel Mounier, Qu’est-ce que le personnalisme, dans Oeuvres de Mounier, 1931-1939, tome1, p.536 à 541,