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15.D. Les R.C. dans le Monde

15.D. Implications pour des régions conviviales dans le monde :

Nous avons vu comment la notion de région conviviale permet les comparaisons donc un dialogue entre les régions d’Europe. Cette notion permet d’acquérir une capacité d’évaluation des potentialités d’un site par rapport à la vie quotidienne actuelle ou possible sur ce site. Ce chapitre souhaite montrer l’enjeu de la notion de région conviviale à l’échelle de la planète. L’intérêt est d’ouvrir à une lecture différente des journaux quotidiens, des informations reçues quotidiennement du monde entier. Les articles de presse sont généralement accompagnés de cartes qui indiquent le plus souvent une échelle de 50, 100, 200 km (notamment le Monde Diplomatique pou le Courrier International) : l’habitude du cercle des 32 000 km2 (100km de rayon) permet alors une comparaison quasi immédiate avec les territoires déjà connus du lecteur. Cela permet d’enraciner la réflexion, de poser plus vite les bonnes questions sur les ressources et l’organisation des territoires, et donc d’être créatif pour analyser son propre territoire et apprendre à mobiliser ses ressources.

Les informations sur les villes-centres sont généralement dissociées de leur territoire, rendant l’interprétation des faits difficiles. Les pages qui suivent montrent que l’attention portée à l’échelle des 32 000 km2 rend compte à la fois de la ville-centre, la périphérie, et le lien à l’environnement naturel, dans une notion de responsabilité écologique. Les informations générales le rapport entre urbain et rural sur la planète deviennent très différentes.

15.D.1. Terres vides et terres pleines : les discontinuités majeures du peuplement :

15.D.1.1. Méthodologie d’évaluation des potentialités des régions conviviales :

Il a été dressé pour les analyses un fichier général des 195 pays comprenant leur surface, leur population, leur date d’adhésion à l’ONU (pour 192 d’entre eux –le Vatican, la Palestine et Yaïwan ne sont pas adhérentes-), leur PNB, exportation, et nombre de soldats (chiffres de l’Atlas François Beautier, 2006). A chacun des États a été affecté un sous-continent suivant la carte de la figure 15-17 qui suit (page 504). Ce fichier a servi à calculer les densités par pays, par sous-continents, par tailles de pays, par régions conviviales. Il est placé en Annexe 10 (à l’adresse suivante : Annexe10-Planete\00_Monde-Statistiques).

A l’analyse, ce fichier a dû être complété par un certain nombre d’éléments clés, absents de l’analyse de François Beautier, pour une évaluation pertinente sur la planète de façon globale. Ces éléments sont l’Antarctique (13,2 Mkm2), le Groenland (2,17 Mkm2), et tous les départements et territoires d’Outre-Mer des différents pays. Il a été vérifié que ces éléments n’étaient pas inclus dans les chiffres globaux de François Beautier à partir de l’Atlas Universalis, la liste officielle des pays de l’ONU, de l’Union Européenne et les sites www.populationdata.net et fr.wikipedia.org. Le site de wikipedia est très détaillé, avec beaucoup d’informations, mais beaucoup de doublons se glissent dans les listes (par exemple, la corse est comptée deux fois dans la « Liste des pays par superficies » en vérifiant avec les chiffres de l’Insee). Aussi, il a été procédé dans l’ordre suivant :

  • Codification des pays avec la liste officielle de l’Union Européenne[1] en vis à vis des codes ISO donnés par François Beautier.
  • Ajout des quelque 40 pays supplémentaires (avec population) de la liste de populationdata.net, et attribution d’une zone géographique. Il est attribué le code « ZZ » aux pays qui dépendent d’un autre pays, avec l’indication entre parenthèses du code de ce pays. La population indiquée pour ces pays est celle de populationdata.net, qui apparaît plus fiable que wikipédia.
  • Ajout des surfaces des pays ajoutés, et compléments éventuels à partir de la « Liste des pays par superficies » et la « Liste des pays par population » (qui sont différentes …) de wikipedia.org, Il est utilisé le code « ZZZ » pour les territoires intégrés à un territoire national qui se trouvent sur un autre sous-continent. Quelques surfaces et quelques populations sont complétées avec les sites www.studentsoftheworld.info et www.cartage.org.lb.
  • Pointage de vérification avec la liste de l’Atlas Universalis/Atlas Philip, tant au niveau des surfaces, que du statut des pays considérés. Ces deux sources de surfaces (Wikipedia et l’Atlas Philip) permettent de constater que François Beautier a inclus ou omis d’inclus les territoires d’Outremer des pays. En effet, les deux cas se présentent : ils sont inclus pour l’Espagne, l’Australie, … mais pas pour la Norvège, le Danemark, la France, le Royaume Uni, la Chine.
  • Mise au point des chiffres globaux par sous-continents, continents et calcul des terres émergées pour permettre l’estimation de l’oekoumène, sur les indications de P-J.Thumerelle.
  • Ajout des océans pour la surface globale de la planète.

L’intérêt de rajouter sur la liste des États de François Beautier les autres entités politiques est de prendre en considération les enjeux géopolitiques terrestres et maritimes. De petites îles peuvent cacher de très forts enjeux économiques maritimes (exemple : la Polynésie Française, ou les petites îles Spratley dans une zone riche en pétrole convoitée tant par la Chine que les pays d’Asie du sud).

Ce travail souhaite poser une base la plus solide possible de développements ultérieurs avec une tentative de cohérence globale de la planète jusqu’à la région conviviale (du global au local). Un premier exemple de l’intérêt de la démarche est montré sur la définition des plus grandes régions urbaines du monde, et leur classement respectif par taille : ce classement est très différent de la liste actuelle de l’ONU. La prise en compte du territoire dans le phénomène urbain révèle de nouveaux enjeux. Ville et nature ne peuvent plus être dissociées. Le regard sur la planète (et donc la lecture et l’appréciation des informations mondiales quotidiennes) devient très différent.

15.D.1.2. Présentation d’une pré-estimation pour le monde :

Le monde a une surface émergée d’environ 140M [2] de km2, pour une population de 6,5 milliards de personnes. La terre a donc une densité moyenne de 49 hab/km2 [3] (Cette densité peut aller de 6500 hab/km2 -Singapour- à 2phab/km2 -Mongolie-). La population était de 3,58 milliards au 1er janvier 1970 (Atlas Universalis) et 4 milliards au 1er janvier 1977 (Atlas Philip). Elle a donc presque doublé en 35 années.

Terre
Surface émergée Population Densité Régions théoriques[4] Régions ajustée[5]
133 268 954 6 512 566 382 49 3 470 2 111

Figure 15‑15 : Tableau des surfaces, population, densité et évaluation des régions conviviales de la Terre

Un écart existe entre les données actualisées et les chiffres des atlas Universalis [6] (1970) et Philip [7] (1977) ; Les atlas donnent à la terre une surface de 148 354 000 km2 au lieu des 133 268 954 km2 ci-dessus. Pourtant, l’addition des 5 continents sur l’Atlas Philip donne une superficie de 135 146 000 km2, très proche du calcul actualisé (différence de 1,87 Mkm2, soit 1,4%). Mers et océans occupent 71% de la surface de la planète[8] (soit 324 Mkm2 sur 456 Mkm2). M.Sorres [9] définit l’oekoumène comme « le milieu propre à la vie permanente des collectivités humaines par rapport aux franges inhabitables ». P.Georges rajoute le critère de reproduction. L’oekoumène est « L’ensemble des pays où l’humanité vit et procrée. Mais la vie et le renouvellement des générations sont précaires dans les zones de marges qui couvrent de très grandes surfaces » [10]. Cette notion de marge est importante. Dans le sens que lui donne P.Georges, « celle-ci ne peut guère représenter plus d’un tiers des surfaces émergées » [11]. D’autre part, « Sur 64% de la surface des terres, les densités humaines sont nulles ou inférieures à 2 hab/km2. À l’opposé, les 2/3 de l’humanité vivent sur moins de 1/10e de la superficie des terres émergées (1/7e au début du siècle, d’après P.Vidal de la Blache) » (…) Il est probable que les trois quarts de l’humanité y vivront à la fin du siècle » [12]. Ces informations permettent d’établir le tableau suivant :

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Figure 15‑16 : Estimation des densités sur la planète (Source: A partir de l’Atlas Universalis et de Pierre-Jean Thumerelle, Les populations du monde)

L’explication du tableau est la suivante :

  • Colonne 2 & 3 : les pourcentages sont donnés par PJ Thumerelle.
  • Les chiffres en gras de la colonne 3 sont les sommes des surfaces et populations de l’Atlas Beautier.
  • Les indications en gras des colonnes 4 à 7 données par P-J. Thumerrelle permettent de calculer les surfaces, populations et densités considérées.

Ainsi, sur 34,39 Mkm2, la densité moyenne terrestre est de 184 hab/km2. Cette densité monte à près de 330 sur 1/10e de la superficie la plus peuplée en 1996, et elle est de l’ordre de 370 hab/km2 aujourd’hui, si l’on en croit P-J. Thumerelle. Notons ici tout de suite que ces densités sont déjà atteintes sur la quasi totalité de l’Inde (333 hab/km2), et qu’elles montent à plus de 1000 hab/km2 pour le Bangladesh. Il convient de souligner que les densités des contrées faiblement peuplées peuvent évoluer en fonction des avancées technologiques.

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Figure 15‑17 : Carte des 21 Sous-Continents de la Terre: ensembles macro-écologiques (Fond: Atlas mondial Patrick Mérienne, Ed. Ouest France 1997)

Les 6 États les plus tendus (Russie, Canada, Etats-Unis, Chine, Brésil, Australie) couvrent presque la moitié des terres émergées, et comptent presque le tiers de la population mondiale. Les 38 pays les plus grands (env. un cinquième des 195 pays) couvrent les 4/5ème de la terre et sont peuplés des 4/5ème de la population.

Les échelles de comparaison, d’évaluation des potentialités et d’analyse :

Le tableau des échelles a été présenté au chapitre 13.E.4. (figure 13.12 p.408).

On remarque que l’échelle « f » est l’ordre de grandeur de la terre émergée. L’échelle « e » est l’ordre de grandeur des 5 pays les plus étendus : Australie (7,7 Mkm2), Brésil (8,5 Mkm2) et Chine/Etats-Unis/Canada (9,6 à 10 Mkm2). La Russie fait presque le double (17 Mkm2). De 500 à 600 000 km2, on trouve le Yémen, la France, Madagascar, Kenya, Botswana et Ukraine. Les pays les plus proches de l’échelle « d » sont le Turkménistan (488 000 km2), l’Espagne (505 000 km2) et la Thaïlande (514 000 km2). Dans une fourchette de 400 à 500 000 km2, on trouve dans l’ordre croissant le Paraguay, l’Irak, l’Ouzbékistan, la Suède, la Papouasie-Nouvelle Guinée et le Cameroun. Ces quelques chiffres permettent d’ouvrir l’imagination et le cœur à comprendre ces pays répartis sur toute la planète. La France peut être une échelle estimative et intuitive utilisable en première approche.

Dans l’approche présentée ci-après par Sous-Continents, l’Europe fait 5,1 Mkm2, le Moyen-Orient 6,2 Mkm2, l’Asie du sud 5,1  Mkm2, et l’Asie du sud-est 4,4 Mkm2. L’Europe (sans l’Europe orientale) et l’Asie du sud sont donc environ 10 fois l’échelle « d », et l’Asie du sud-est 8 fois.

En multipliant le rayon par 4, on multiplie les surfaces par 16. L’intérêt de cette approche est de permettre des regroupements d’étude et de réflexion, sachant qu’il est difficile de coordonner plus de 16 entités simultanément, et que 20 semble un maximum (Calame). Par exemple, une idée pour la France a été de 20 régions composées de 20 pays. L’approche proposée ici va plutôt de 16 en 16, mais reste dans le même esprit : permettre une gestion des territoires la plus harmonieuse possible. L’adaptation de la notion de sous-continent aux réalités écologiques et sociales conduit à proposer 21 sous-continents pour la planète.

La méthodologie présentée ci-dessous permet d’estimer le nombre de régions conviviales dans ces grands ensembles sous-continentaux à environ 2 100. Ces 2 100 régions conviviales possibles (potentialité pure, hybride ou réelle) ont une population moyenne de 3 M d’Habitants sur une surface moyenne de 64 000 km2 [13]. Le détail est présenté en figure 15-18 au chapitre 15.D.2.1(p.507) ci-après. Avec ces chiffres la planète n’est pas saturée, car la potentialité théorique est de plus de 3 000 régions, tantôt plus petites, tantôt plus grandes. Elles sont souvent plus grandes pour des raisons de site (écologie, accessibilité, potentialités d’infrastructures) et/ou l’histoire des communautés implantées. Elles sont souvent plus petites au stade de densités très fortes dans une organisation polycentrique des pays. Mais cela n’enlève pas la pertinence de l’approche dont la référence est le corps de l’homme et son espace de vie et de mobilité, qui est universel, même s’il y a des différences dues aux technologies de communication.

Si à en croire P-J. Thumerelle, ¾ de l’humanité vivent désormais sur 1/10ème des terres émergées, (4 880 Mhab sur 13,23 Mkm2) alors un peu plus de 400 régions conviviales de 10 à 12 MHab, d’une surface d’environ 33 000 km2 et d’une densité de 370 hab/km2 seraient à construire. Ce résultat est pertinent par rapport aux 400 agglomérations de plus de 1 Mhab identifiées d’ores et déjà par l’ONU [14] et l’association Métropolis (voir la figure 13-15 p.417 [15]). La figure 15-18 précitée fait déjà apparaître pour l’Asie 384 régions de 9,4 Mhab et une densité de 183 hab/km2 (cette région inclut le Tibet et le grand désert du Sin-Kiang et une partie du désert de Gobie). Le reste des terres émergées de l’oekoumène pourrait être géré avec quelque 1 200 régions plus grandes d’environ 65 000 km2 et une population de 750 à 1 000 000 d’habitants. Les terres émergées hors oekoumène (45,1 Mkm2) peuvent constituer des régions gérées collectivement suivant un mode de gouvernance à définir (Biens publics et notion de biens selon P.Calame, 2003).

15.D.2. Sous-continents (échelle macro-écologique-) et régions conviviales :

Il est constaté un double mouvement vers les régions conviviales (sentiment d’appartenance et responsabilité écologique) et vers des ensembles dépassant les états (nombreuses O.I.G. -Organisation Inter Gouvernementales-). Il est proposé de prendre en compte cette double évolution avec

  • une approche macro-écologique de la planète pour distinguer les grands ensembles, et au sein de ceux-ci (21 régions sont distinguées dans la carte de la figure 15-17 ci-avant)
  • une approche régionale au sein de chaque sous-continent identifié ci-dessus (la carte en figure 15-13 (p. 497) donne quelques exemples de régions reconnues comme efficientes pour l’Europe).

Les difficultés rencontrées seront exposées.

15.D.2.1. Synthèse de l’organisation en 21 Sous-Continents :

La synthèse des données de surface, population et densité par sous-continents, ainsi que les potentialités de régions conviviales est la suivante :

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Figure 15‑18 : Tableau de la répartition de la planète en 21 sous-continents

A ce tableau doit être ajouté l’antarctique.

Ce tableau est la synthèse de la répartition des États (fichier élaboré à partir du Maxi-atlas de François Beautier) par sous-continents. Le fichier excell des États est joint en annexe informatique, et un texte de présentation des sous-continents intitulé 03-PartieIII_SOUS-CONTINENTS-Tableaux.doc se trouve à l’adresse suivante : 00_Annexes\Annexe00_Textes-Complementaires\03-PartieIII_SOUS-CONTINENTS-Tableaux.doc.

La vision proposée ici est très différente des statistiques mondiales usuelles faisant apparaître les pôles des villes importantes, sans les lier à un territoire. La ville et son territoire sont ici présentés comme une unité indissociable.

Mis à part la Micronésie (F2), la Polynésie (F3), la Mongolie (D4) et Transition Eurasie (D3), les surfaces des sous-continents vont d’environ 3 Mkm2 et 150 Mhab. (Afrique de l’Est) à 10,2 MKm2 et 1 540 Mhab. (Asie de l’Est).

Hormis les mêmes 4 cas extrêmes, ajoutés du Canada et de l’Australie, les régions conviviales vont d’une surface d’environ 39 000 km2 (Communauté Européenne) à 88 000 km2 (Afrique du Nord) ; les population moyennes vont d’environ 1 Mhab (Pays andins sud) à 9,2 Mhab. (Asie de l’Est) et même 13,5Mhab. (Inde&proches).

La moyenne internationale indicative des régions conviviales est de 64 000 km2, soit presque le double de la surface de 32 000 km2 ciblée dans l’approche méthodologique. Il convient de souligner que les régions évoluent progressivement, et s’approchent de cette taille au fur et à mesure de leur urbanisation, et d’une augmentation de densité de population. La démarche des régions conviviales est fondée sur la différence entre des régions peu peuplées et plus grandes, et des régions plus peuplées, dont la taille liée au corps de l’homme et ses déplacements correspond à environ 32 000 km2. Il arrive des seuils où une région peut en former deux. Un exemple est la coupure réalisée par la Chine entre Chengdu et Chongquing. L’inverse peut être vrai : des régions trop petites peuvent être regroupées, comme le montrent les exemples de la région « Entre Vosges et Ardennes » et les esquisses de « grandes régions » en France et en Europe.

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Figure 15‑19 : : Synthèse de l’organisation en 21 Sous-continents

La Terre émergée représente 244 fois la France, pour une population de 6,5 Milliards.d’hommes. La densité moyenne est de 49 p/km2 (la moitié de la France) -mais certains États vont jusqu’à une densité de 330 (Inde pour 1,1 Milliard d’hommes), 1 000 pour le Bangladesh et près de 6 500 hab/km2 (Singapour). L’approche plus fine en terme d’espace de vie, la « coquille de l’homme à l’échelle régionale » peut rendre compte de ces contrastes de densité, tout en faisant apparaître les potentialités, différentes pour chaque type de région.

15.D.2.2. Approche régionale ; environ 2100 régions conviviales :

Cette réflexion est une esquisse de mise en œuvre de l’approche du territoire présentée aux chapitres 13, 14 et les « coquilles de l’homme » du chapitre 15.

L’estimation des régions conviviales se fait en tenant compte des montagnes, des déserts, des circonstances particulières (écologie, histoire, densités existantes, potentialités des sites). Il ne s’agit pas d’une norme, mais d’une potentialité pure, telle qu’elle est définie dans le chapitre 13-B-3. Une potentialité pure est un objet éternel, c’est-à-dire une pure possibilité qui n’existera que confrontée au réel. Dans beaucoup de cas, les sites (le centre et les frontières) existent déjà : la confrontation au réel a déjà eu lieu : la potentialité devient impure ou hybride. Cet objet hybride est un attrait pour le sentir qui confortera dans le temps la région considérée. Dans un certain nombre de cas plus restreints, la région conviviale est confirmée : elle est une potentialité réelle, c’est-à-dire une société constituée. Il est possible de l’appeler société régionale.

Seule la population locale (quand elle existe-allusion aux vastes contrées non habitées d’Australie, ou de Sibérie-) ou la nation responsable du territoire peut se prononcer sur l’adéquation ou non du centre et de la frontière. Par exemple, c’est le peuple slovaque qui souhaite actuellement déplacer la capitale de Slovaquie de Bratislava à Zvolen : Bratislava, à l’extrême ouest du Pays ne dessert pas au mieux la population. Certains pays des Balkans ont changé de capitale pour desservir le pays de façon plus efficace.

Il serait nécessaire d’établir une typologie contrastée des régions, et de ne pas se contenter de moyennes, puisque certaines augmentent de densité (allant jusqu’à plus de 6 000 hab/km2) et d’autres ont une densité inférieure à 10 hab/km2. Cette typologie permettrait une réflexion en développement durable non plus sur un schéma éclaté (cercles disjoints), mais un schéma intégré (cercles emboîtés). Les sociétés seraient abordées conjointement, et non plus de façon séparée (sociétés minérales, végétales, animales et humaines). La dichotomie urbain/non urbain ou rural, humain/non humain n’est plus pertinente. La pensée organique peut être ici le fondement d’une approche différente, proche du réel.

La Terre est loin d’être saturée, mais seule une approche globale permettra d’éviter les catastrophes que laisse derrière elle une mondialisation (économique) laissée à elle-même. Seule l’organisation des peuples entre eux, dans une gouvernance mondiale, pourra poser la question des territoires (briques de base de la gouvernance pour P.Calame) : la région conviviale abordée avec un mode de pensée organique est un exemple de proposition dans ce sens.

15.D.2.3. Pour aller plus loin : proposition de méthodologie :

Cette démarche d’analyse pourrait constituer une autre thèse à faire. La méthodologie pourrait être la suivante :

  • Cartographie des 21 sous-continents à l’échelle du 1/10 000 000 à 1/12 000 000 (Ex : Cartes telles que Rand Mc Nelly and Co, Lambert conformal conic projection, 1/12 000 000 ème), ce qui représenterait 21 plans au format A2 ou A1, très lisibles pour les grands bassins versants, les États, et les régions les plus denses. Les relations apparaissent et un travail qualitatif est possible.
  • Repérage des agglomérations de plus de 100 000 habitants et indication de leurs populations pour déterminer l’ossature régionale de base. Ce travail prépare les « Sites d’Étude » : il permet de distinguer les sites de potentialité pure, de potentialité hybride (noyau de base amorcés, propositions existantes et réalisation à conforter) et de potentialité réelle (implantations déjà réalisées qui sont des points d’appui). Les villes de plus de 10 000 000 d’habitants « vident » paradoxalement les autres territoires, et sont tout aussi paradoxalement des opportunités d’implantations nouvelles, en ne séparant plus nature/culture, rural/urbain, … mais en adoptant un regard global (« glocal »).
  • Travail par sous-continent à l’échelle du 5 000 000 ème. A cette échelle, la région conviviale fait 2 cm de rayon.
  • Travail à l’échelle du 1 000 000ème (la région conviviale fait 10 cm de rayon, et tient dans un A3), ce qui permet les comparaisons avec toute autre région, appelées de ses vœux par G&P. Pinchemel (2003) et P.Calame. L’Europe est couverte par exemple en 45 cartes de l’IGN en projection Lambert conique conforme.
  • Les cartes à une échelle plus grande (1/500 000 ou supérieure) sont utiles pour un travail interne à la région.

Le travail présenté ci-dessous par sous-continent n’est qu’un travail indicatif d’approche global. Il est présenté par États, alors que des « régions de vie » peuvent se trouver sur plusieurs États, comme la région « Entre Vosges et Ardennes » présentée plus loin. D’autre part, il est souligné que les grandes métropoles « drainent » les territoires : elles doivent être étudiées simultanément, ce qui dépasse le cadre de ce travail. Des cartes sommaires indicatives et des listes des villes de plus d’un million d’habitants sont toutefois jointes en annexe XX pour esquisser de futurs travaux.

La difficulté d’un tel travail est le manque de précision des statistiques qui couvrent tantôt la ville, tantôt l’agglomération, souvent sans limites précises. En Chine se sont créées plus de 150 villes de plus d’un million d’habitants entre 1980 et aujourd’hui. L’intérêt de l’approche en régions conviviales est d’ouvrir un dialogue de régions à régions, sans séparations arbitraires entre l’urbain et le non urbain : la biosphère est traitée en même temps que la ville, en tenant compte du site et de ses potentialités, des implantations humaines successives, des données géopolitiques, des données sociales … Le regard est global et en cohérence

  • d’une part avec la notion de société tant biologique, minérale, végétale, animale qu’humaine,
  • d’autre part avec la définition des objets géographiques qui se répartissent entre les potentialités pures, hybrides et réelles.

15.D.2.4. La Terre n’est pas saturée :

Une plus grande attention aux territoires et à l’articulation entre les sociétés et la mise en valeur/exploitation des terres (sous toutes ses formes) peut permettre de trouver de nouvelles possibilité de développement. Cela demande une nouvelle culture et un nouveau mode de pensée, qui ne sépare plus les activités humaines et naturelles, qui ne sépare plus l’humain du « non humain »: toutes les activités se conjuguent pour l’équilibre des territoires. L’échelle adéquate pour penser cet équilibre est celui de la plus grande échelle où l’homme peut vivre un sentiment d’appartenance : la région conviviale, d’une échelle approximative de 32 000 km2. Les interactions des sociétés humaines et naturelles (autre que catastrophiques -tsunami-) restent à être exprimées dans les atlas.

La section qui suit est l’appréciation détaillée de la notion de région conviviale sur la Terre. Les chiffres présentés pour le nombre estimé est justifié par une analyse sur chacune des 21 régions (Cartes au 1/12 000 000ème des Atlas Universalis et Philip), puis une analyse sur les cartes aériennes au 1 000 000ème, et un ensemble de cartes de détails pour préciser telle ou telle localité. Ces cartes sont faites manuellement et leur mise en forme pourrait faire l’objet d’une thèse en elles-mêmes. Le but ici est de tester la pertinence et la faisabilité de la démarche.

Le tableau source et les tableaux d’analyses détaillés sont fournis en annexe. Il n’est fourni ci-dessous qu’une synthèse globale.

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Notes :

[1] Publication officielle « Liste des Etats au 19.11.2007 ». Ce code de rédaction interinstitutionnel est accessible sur le site de l’Office des publications à l’adresse suivante : http://publications.europa.eu/code/fr/fr-5000500.htm.
[2] La lette « M » indique les millions.
[3] Habitants par kilomètre carré.
[4] Il s’agit d’une simple division de la surface totale par la surface indicative d’une région conviviale de 32 000 km2.
[5] Il s’agit d’une intuition à vérifier dans des études ultérieures.
[6] Atlas Universalis, Encyclopedia Britannica, Inc, 1970 (1969 Rand McNally & Company), 320 pages, 22 pages d’annexes.
[7] Philip, The International Atlas, George Philip & Son limited, London, Copyright 1977 by Rand McNally & Company 312 pages, annexes 222 pages.
[8] P-J. Thumerelle, Les populations du monde, Nathan Université, Paris, 1996, 384 p. Page 63c.
[9] M.Sorres, L’homme sur la terre, Paris, Hachette, 1961.
[10] Pierre Georges, Géographie de la population, Paris, PUF, 1965, page 8.
[11] Thumerelle, 1996, p.64a.
[12] Thumerelle, 1996, p.64a&d.
[13] L’ensemble des tableaux d’analyse se trouvent dans l’annexe 14 à l’adresse suivante :
Annexe14-Urbain-Rural_Europe_Monde\ETATS\ETATS_c_c.xls à l’onglet « Sous-continent ».
[14] Voir le chapitre 17.C.12 ci-après.
[15] La figure 17.25 détaille 18 métropoles d’une moyenne de 16 Mhab. sur 31 000 km2 (densité de 512 hab/km2).

4.C.3. Le château d’eau, colline de Méhon

4.C.3. Illustration du procès de transformation du territoire à travers la réalisation d’un château d’eau :

Cet exemple peut devenir pour la présente thèse l’équivalent de l’exemple du lac suisse pour l’œuvre de Pierre Calame, décrit au chapitre 2.G.4. p.56-57.

L’opération du Château d’Eau a été décidée par délibérations des 29 juin, 30 Août, 19 octobre 1999 et 29 février 2000. Un traitement urbanistique et touristique de ce site -point culminant de la ville- l’a emporté sur un traitement uniquement technique pour protéger strictement le château d’eau en l’entourant d’un puissant grillage afin d’empêcher toute intrusion et tout risque de pollution des eaux par vandalisme. La contrainte de protection a été intégrée et traitée en déclinant un vocabulaire défensif (talus planté d’épineux, bancs formant garde corps, murs de soutènements formant fond de belvédère et protection des cuves, …) tout en accompagnant le projet touristique : traitement des éclairages pour être vu de nuit depuis l’autoroute, formation d’un écran des cuves pour « encadrer » le paysage, murs latéral de l’escalier formant garde corps et séparation, Ce travail de suture et combinaison des usages, réponse au cahier des charges de la direction des services technique de la ville, est l’œuvre de l’architecte Van de Wingaert, qui s’était déjà distingué dans les revues d’architecture et d’urbanisme pour la réalisation de ses château d’eau. Pour la réalisation, l’entreprise de bâtiment/VRD [1] a taillé la colline sur prés de 10 m de haut et 50 m de large afin d’y encastrer les deux cuves de 5 000 m3, dans une mise en œuvre audacieuse et performante. Ce travail fut réalisé entre le 15 mai et le 15 novembre 2000. Avec cette réalisation s’achève tout un ensemble cohérent d’opérations allant de la place des Carmes à la colline de Méhon. Cet ensemble coordonné est offert aux Lunévillois. Il constitue une sorte d’écrin pour le projet encore à venir de la transformation de l’ancien grand manège … tout est prêt …

En confrontant ces faits au schéma de questionnement du chapitre 2, on constate que l’enchaînement des actions se fait bien suivant les 4 phases déjà décrites. Celles-ci peuvent être synthétisées dans le schéma qui suit .

Essayons maintenant de détailler chaque phase pour apprendre à bien saisir le mouvement intérieur qui va de l’une à l’autre. Dans la réalité, cet ordre marque le début des phases, leur enchaînement. Bien vite, elles deviennent simultanées, et s’accomplissent avec des interactions entre elles.

Phase a : appréhension : le problème posé par le château d’eau.

Le château d’eau au sommet de la colline : comment l’intégrer aux quartiers ?

Le problème posé est le suivant : la ville de Lunéville devait accueillir de nouvelles réserves d’eau pour sécuriser le réseau en cas de panne d’électricité : il s’agissait de pouvoir offrir à la population au moins l’eau d’une journée entière, le temps que les secours puissent se mettre en place. Après une hésitation entre une localisation près du cours d’eau (réhabilitation d’un château d’eau existant mais inutilisé par vétusté) et une localisation au sommet de la colline de Méhon, ce dernier site fut choisi. La question était : comment intégrer cet équipement technique volumineux dans un quartier couvert de nouveaux lotissements, avec une population jeune et des enfants, sans dénaturer un paysage caractéristique immortalisé par nombre de gravures et de peintures de la ville dessinées au fil des siècles ? Des idées sont venues spontanément : créer une placette pour les habitants en partie haute du château d’eau, créer un belvédère, sur le sommet des cuves, relier les cheminements autour du futur équipement, …

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Figure 4‑11 : confrontation au schéma de questionnement: procès de transformation du territoire pour la réalisation d’un château d’eau

Bien vite, un recentrage sévère eut lieu entre les élus, l’ingénieur et les techniciens. Les techniciens (internes et de l’usine de traitement des eaux de la C.G.C.) en équipe serrée et soudée sont venus expliquer qu’un château d’eau est un organe technique, qu’il faut protéger, barricader, entourer de barbelé, rendre infranchissable pour que personne ne puisse atteindre le sommet des cuves, soulever le tampon et empoisonner la population … Nous avons ici l’exemple même de la stérilisation des idées sous l’effet des impératifs techniques que l’on suppose à priori sans possibilité d’articulation à d’autres contraintes. La réalisation a montré que les possibilités étaient réelles : les contraintes techniques sont à intégrer aux usages des lieux, à l’environnement. Dès lors le défi était de respecter ces contraintes de sécurité en priorité … tout en les intégrant aux autres contraintes.

Phase b : la détermination de la vision.

C’est ainsi qu’un programme a été élaboré. Ce programme donnait la priorité à la sécurisation de l’équipement, sans négliger son insertion dans le site afin de valoriser sa position dominante dans le paysage, d’utiliser les possibilités offertes pour créer une placette associée au lotissement qui le jouxte, de créer les liaisons des cheminements piétonniers nombreux sur ce pan de colline.

Phase c : les propositions.

Plusieurs maîtres d’œuvre ont été mis en concurrence. Le projet de l’architecte Thierry Van de Wyngaert, maître d’œuvre de nombreux châteaux d’eau en France a été retenu.

Phase d : Réalisation.

En juillet 2007, une visite du site a montré que le cheminement de promenade et le belvédère sont ouverts, accessibles et utilisés. Le Comité touristique a intégré le belvédère dans ses parcours préfé­rés, pour expliquer le développement de la ville. Par contre, la place publique a été grillagée et le portail fermé : la cour a été « reprivatisée » pour un usage technique d’accès des véhicules des ser­vices de la CGE. Ainsi, aucun espace public ne ponctue la rue du lotissement, à l’exception d’un grand espace vert en cœur d’îlot, composé d’allées et de pelouses formant des monticules. La vie collective est ainsi invitée à se développer du côté arrière, privatif, et aucun jeu collectif n’est prévu, ni facilement réalisable.

L’exemple du château d’eau montre comment s’emboîtent de manière concrète des gouttes d’expérience : sur la base d’un plan d’ensemble, qui suit son propre parcours de réalisation, se déve­loppe un projet plus particulier qui a lui-même sa propre cohérence avec des impératifs en partie communs (problématique urbaine) et en partie différents (par exemple, la sécurisation du site pour empêcher le vandalisme). Les pages qui suivent (p.133 à 137) se présentent sous la forme de fiches actions mises en cohérence avec l’esprit de la démonstration de la thèse.

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Figure 4‑12 : Revue Construction moderne, n°120, 3ème trimestre 2005, page 22

[1] VRD : Voiries et Réseaux Divers

3.B.1. La Chênaie

3.B. L’expérience au niveau des sociétés :

3.B.1. L’outil pédagogique de l’école de citoyenneté « Hommes Femmes dans la Cité »

Cette école de citoyenneté [1] est placée ici juste après PRH, car elle en est issue. Elle développe depuis 1983 une pédagogie d’apprentissage collectif pour déchiffrer et articuler entre elles les notions disparates du quotidien, pour tracer les liens entre les éléments de l’expérience, tout en déchiffrant les origines de la fragmentation, de l’éclatement ou de la disjonction-réduction tant dénoncée par Edgar Morin. Cette pédagogie est celle du passage du « micro » au « macro », du cloisonnement des disciplines à transdisciplinarité, de la séparation stérile entre matériel et idéel (Di Méo & Buléon) à une dynamique globale.

Les liens s’établissent progressivement pour chaque participant à travers des ateliers de 5 jours. Ils ont pour thèmes « Hommes, Femmes dans la Cité » (HFC), « Cité réalité politique » (CRP), « Croissance et déploiement » (CD), « L’Homme et la Création », « L’événement provoque ma créativité », « Citoyen au quotidien », « Réconciliation », …. Pour les trois premiers ateliers, les notions articulées sont respectivement :

  • Valeurs / Interactions / Structures / Objectifs / Vision
  • Attitudes / Participation / Autorité / Bien commun / Politique
  • Émergences / Enracinement / Déploiement / Engagement / Cité

les dynamiques développées ici fonctionnent chacune de manière intuitive sur une même dynamique de base entre plusieurs réalités, dont l’expression s’ajuste à chaque thème abordé. Ces réalités se saisissent de manière intuitive en référence à l’expérience et au-delà des limites du langage. Compte tenu de ses multiples liens avec des travaux d’urbanisme et de géographie, cette dynamique de base nous semble récapitulée dans le premier atelier : « Hommes Femmes dans la Cité ».

Seule cette introduction vivante et expériencielle à une dynamique générale du réel nous a permis de constater en Avril 2002 l’analogie avec le travail de Jacques Degermann pour L’étude de préfiguration de l’agglomération de Sarrebrück-Moselle-Est, avec les travaux de Bernard Vachon, de Pierre Calame, et avec les phases de la concrescence de l’approche organique de Whitehead.

La valeur est la composante de base de toute interaction (le terme employé par Whitehead pour interaction serait la préhension). Ainsi, en un sens, elle est partout, dans toutes les phases. Elle est une composante de tous les vecteurs entre les réalités.

Il n’est pas possible d’entrer ici dans le détail de chaque atelier. Le schéma fourni est le schéma général intuitif de tous les ateliers. Nous disons intuitif, car il est adapté pour chaque atelier, et ce n’est pas un cadre rigide. Il exprime le parcours intérieur et les principales articulations de ce parcours intérieur.

Chacune des réalités de ce schéma a fourni le matériau de base du schéma d’hypothèse de base présenté ci-dessous, dans un ordre différent. C’est l’ordre du schéma ci-dessus qui correspond le mieux au vécu, et au déroulement d’une formation. L’ordre de l’hypothèse de base est un ordre logique de présentation, mais pas un ordre pour la formation. Il convient de redire ici que les phases logiques ne sont pas des phases successives, mais des phases qui peuvent être simultanées. C’est ce qu’exprime bien par ailleurs P.Braconnier dans sa thèse (p.147 [2]) et la FPH en distinguant 3 phases et 3 types de consciences, sans les lier explicitement entre elles. C’est un ordre logique d’analyse, ce qu’analyse bien Whitehead avec son approche organique (PR 283).

Transposée sur notre proposition de schéma de base, cette approche donne le schéma suivant :

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Figure 3‑3 : Schéma du questionnement de l’expérience sociétale à travers l’approche de la Fondation « Hommes, Femmes dans la cité

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Notes :

[1] Association dont le siège est au Château de Brainville, Route de Malaincourt, 52 150 Brainville-sur-Meuse. Le sigle « Hommes, Femmes dans la Cité » est un label déposé.
[2] « le processus ne constitue pas une succession mais une superposition d’étapes … »